Par Dan Raddock et Mark Bannon
En septembre dernier (2019), Ito, Maître Instructeur et Shintaido Québec ont accueilli une classe de Maître Shintaido Kenjutsu suivie d’un atelier à de Shintaido mains ouvertes, comprenant des examens pour Shintaido Graduate et Shintaido Kenjutsu Shodan. Voici quelques notes et souvenirs à partager.
La formation de master-class du vendredi comprenait plusieurs variantes de Diamond Eight Cut (mains ouvertes, avec Ă©pĂ©e), Shoden no kata, Chuden no kata pour les Ă©tudiants avancĂ©s, et une simulation d’examen.
L’atelier du samedi s’est ouvert avec un jumbi taiso (échauffement) dirigé par Mark Bannon. L’échauffement a été suivi d’une discussion de groupe sur l’importance de la structure de jo-ha-kyu dans le taiso de jumbi et le keiko lui-même. Jo-ha-kyu est un rythme qui commence lentement, en s’appuyant sur lui-même, jusqu’à un crescendo. Le rythme permet au groupe de suivre plus facilement, de rester engagé et de s’unir.
Plus tard, MaĂ®tre Ito nous rappellera Ă nouveau le rĂ´le important et la responsabilitĂ© du chef de l’exercice « Ă©chauffement », non seulement en accueillant des camarades de classe et en les prĂ©parant physiquement pour le keiko, mais en Ă©tant constamment Ă©veillĂ©s Ă l’état de chaque membre de la classe, comme celle d’un Goreisha se prĂ©parant Ă enseigner. Pleine conscience de l’environnement.
Maître Ito a ensuite dirigé Eiko Dai pour redécouvrir l’importance du fondamentale de cette pratique dans le Shintaido en général, et plus particulièrement, en soulignant la séquence Tenso to Shoko d’Eiko Dai qui apparaît dans Tenshingoso, Diamond Eight Cut, Taimyo, Kiri-oroshi Kumite, etc.
HervĂ© et Mark ont ensuite pratiquĂ© Kiri Oroshi Kumite en examen simulĂ© devant le groupe avec l’accent sur Tenso Ă Shoko, sĂ©quence de coupe en mouvement dans kiri-oroshi kumite. Un accent particulier a Ă©tĂ© mis sur l’invitation du partenaire, afin de crĂ©er le lever ensemble de Tenso, qui se transforme dans sa suite en Shoko (ensemble) – prenant soin du partenaire dans sa vulnĂ©rabilitĂ© dans la coupe kiri-oroshi (coupe profonde). Le mouvement devait progresser en crĂ©ant l’alternance des rĂ´les en dynamique (continuum).
Un autre thème important de l’atelier Ă©tait Musoken, Ă©tat physique qui permet l’apprĂ©hension de l’invisible de l’attaque. MaĂ®tre Ito a introduit une sĂ©rie d’exercices Ă main vide, puis Ă l’épĂ©e, en nous invitant Ă explorer Musoken.
Fidèle au rythme Jo-ha-kyu, nous avons commencĂ© lentement avec wakame taiso par derrière. Nous avons ensuite Ă©largi l’impression avec la dynamique de quelqu’un poussant un panier (tsuki Ă deux mains) lentement vers vous par derrière. Comme crescendo, nous avons rĂ©pondu Ă un Shintaido karatĂ©-tsuki, puis la coupe d’une Ă©pĂ©e / afin d’Ă©veliier la snesation de derrière. MaĂ®tre Ito a soulignĂ© l’importance d’utiliser tous ses sens pour « sentir » l’attaque. Et, mĂŞme si vous ĂŞtes incapable de rĂ©agir Ă temps, maintenez toujours (ten-chi-jin) la droiture de la posture, de sa conscience pour rester dans l’instant.
Le dernier jour de l’atelier comprenait plus de pratique de Musoken en utilisant bokken et la pratique jumelĂ©e de mouvements kumite Ă©pĂ©e de shoden no kata – trois attaques de jodan tout en attaquant, trois coupes gedan tout en reculant, puis changer de rĂ´le pour crĂ©er kumite continue. L’atelier a Ă©tĂ© suivi par des examens graduĂ©s Shintaido pour Herve’ et Mark, et des examens Kenjutsu Shodan pour Dany, Bruno, Gail, Dan et Sarah.
Trois leçons / discours impromptus, de Maître Instructeur Ito ont été parmi les nombreux moments forts du rassemblement québécois. Ces discours spontanés étaient pleins de sens, de métaphore et d’histoire. Chacune de ces discussions explore les significations plus profondes qui sous-tendent les techniques fondamentales de Shintaido. Ils révèlent les racines des techniques, ainsi que l’esprit/ voie qui transcende la technique.
Les discussions ont portées sur les sujets suivants :
- Le sens des symboles du « dojo » et du sacrĂ© de l’espace, la crĂ©ation d’un espace sacrĂ© et comment ces concepts s’intègre au jumbi taiso en dĂ©but de keiko
- Le sens de Musoken – percevant l’invisible – l’importance dans le chemin Ă cultiver cette sensibilitĂ©
- Le chemin menant de Odachi Zanshin, position de base du karaté-do à Tenso/Shoko et de Tsuki à Shoko; quant à l’adoption du divin dans l’incorporation de son humanité; et le sens et l’importance de (Daijodan) Kiri Oroshi Kumite.
La fin de semaine s’est terminée par une célébration de la vie à la mémoire de la Shintaidoiste montréalaise Anne-Marie Grandtner qui s’est tenue au Parc Victoria par un lundi matin ensoleillé et lumineux.
Un merci spĂ©cial aussi Ă Carole et Herve’ pour leur hospitalitĂ© Ă faire de l’atelier quĂ©bĂ©cois un Ă©vĂ©nement chaleureux et accueillant.